Music-hall Colette, repenser le genre du biopic
Les Biopics m’ennuient, pas dans le sens de barbant mais parce que c’est souvent une façon de surfer sur la popularité d’une personnalité sans avoir à faire une proposition artistique. Pourtant j’adore ça, j’ai une fascination pour les grands de ce monde, comme un rêve d’enfant, j’ai toujours envie de savoir comment ils ont fait pour réussir, pour devenir connu, qui ils sont. Vouloir percer une sorte de misère de la célébrité, c’est une idée naïve comme si une clef de la fame existait. Et pourtant les œuvres qui en parlent se repose souvent sur le simple fait de raconter un moment de l’histoire d’un personnage sans apporter de plus-value. Moins précis qu’un documentaire, le biopic théâtral ou cinématographie mets en scène la vie d’un personnage, ajoute une couche d’esthétique en assumant que trop rarement une vraie personnalité, la ou proposer une véritable vision ferait de l’ombre au sujet d’ont il est question.
Le Seul en scène de Cléo Senia nous embarque aux quatre coins du théâtre, retraçant les grandes étapes de la vie de Colette ; amour, musique, écriture et liberté.
L’espace est super bien maîtrisé, les chansons drôles et entraînantes et les tenues, quoique simples sont efficaces. Le spectacle joue avec la double personnalité exubérante de Colette et de la comédienne, qui nous amène bon gré, mal gré, dans l’enthousiasme et l’énergie. Je ne connais que très peu Colette, mais la pièce en dépeint une personne forte, pleine de vie et d’énergie et arrive à remplir les deux fonctions d’un biopic : la première, assez générale dans l’art, qui est de faire passer une vision du monde, potentiellement à une époque donnée. Ici, on a une bonne vivante, fantasque, qui nous crie au visage d’aimer vivre, manger, jouer, écrire, partager. La deuxième serait de nous donner envie de nous intéresser davantage au personnage historique, de vouloir le lire. Ici, les deux sont parfaitement respectés.
Malgré tout je trouve l’utilisation d’une deuxième Cléo sur écran barbant, je n’arrive pas à me laisser embarquer par ce procédé et je vois toujours une vidéo pré-enregistré à la place d’une vraie interaction. De plus la pièce laisse peu de place à l’interprétation, l’histoire nous ai dicté sans marge pour se faire son propre avis. Pourtant l’analyse du monde complexe de Colette s’y serait tout à fait prêté. Prenons l’exemple de sa conception de la femme dans la société et son refus de considéré le féminisme. Il y aurait là une opportunité d’ouverture pour réfléchir à ce que signifie cette dissonance dans la vision de Colette devenue un symbole du mouvement malgré elle. Au lieu de cela, Léna Bréban nous expédie un constat en thèse anti-thèse et passe à autre chose comme pour empêcher le public libre de son avis pour éviter une contre vérité. Alors que la vie de Colette, ses choix et son parcours exceptionnel sont autant une démonstration de son féminisme que ses œuvres.
Ironiquement, le moment de la pièce que j’ai trouvé le plus beau fut la fin, et cette danse en papillon d’une délicatesse et puissance génial inspirée de Loie Fuller qui tout en s’émancipant de la figure de Colette, garde son âme, et sa beauté artistique.