Les Deux Déesses

Les Deux Déesses est une pièce de théâtre mise en scène par Pauline Sales, une artiste associée au ministère de la Culture, connue notamment pour son livre Les femmes de la maison.

Cette pièce propose une réécriture contemporaine du mythe de Déméter et Perséphone. La structure est linéaire, avec une scénographie assez simple mais efficace, composée de 6 ou 7 plans pour raconter l’histoire. Des musiciens sont positionnés à droite et à gauche de la scène, participant également au texte.

Un élément marquant de cette pièce est la diversité des éléments présents sur scène. On y trouve à la fois des dialogues antiques, des discussions modernes, ainsi que des moments de comédie musicale.

Bien que Pauline semble avoir voulu aborder de nombreux sujets dans cette pièce, on sent en effet un manque de profondeur dans la façon de lier ces différents éléments.

Un bon exemple est la scène de la fête du jardin au début, lorsque Perséphone se retrouve à louer un logement à la campagne. On y voit apparaître un personnage qui parle sans cesse d’écologie, caricaturant un écolo agaçant. Cependant, ce personnage semble déconnecté du reste de la pièce - il surgit sans réelle justification, puis disparaît aussi rapidement, sans avoir d’impact significatif sur l’intrigue ou les autres personnages.

Parallèlement, la figure de Déméter, qui incarne pourtant les thèmes de l’écologie et de la nature, n’est quant à elle pas exploitée dans ce sens.

Cela donne l’impression que Pauline a voulu aborder trop de sujets à la fois, sans parvenir à les tisser de manière organique dans la construction de sa pièce.

Les moments de chant apportent effectivement un véritable dynamisme et sont très bien mis en scène. Cependant, le bémol est que, hormis l’actrice principale qui chante admirablement bien, le reste de la distribution est un peu branlant dans ces séquences musicales.

Même si c’est courageux d’avoir intégré ces moments de comédie musicale, cela crée finalement une certaine tension et un stress, car on sent que tous les comédiens ne sont pas à l’aise dans cet exercice.

En bref, beaucoup de bonne idée et de bons acteurs, mais qui se perdent dans un rayon de propositions sans véritable liant.